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| موضوع: Un aveu tardif الثلاثاء أغسطس 14, 2018 4:59 am | |
| Un aveu tardif Mustapha KOUARA (Maroc) Qui aurait pu penser qu'un jour je serais un parjure ?... Et pourtant, j'avais promis mes grands dieux ! Je renouai avec la dive bouteille après avoir renoncé à sa compagnie combien même agréable et réjouissante. De toute évidence, elle m'ouvrirait les bras de l'ivresse, passant sur ma fugue à la recherche de cette petite femme qui drainait vers elles mes souvenirs. Ce n'était pas que ma seule impécuniosité fût à l'origine de l'idée de rompre avec ma commère. Je rentrais souvent tout gris, tout chancelant. Au plus fort et avant même la fin d'une nuit tumultueuse. Il me rebutait de la retrouver sans avoir été dans les vignes du Seigneur. Dès que je lui eus parlé de l'étrange femme, elle s'emporta, jura contre moi. Sa voix crispée et pointue retentissait comme un cri de coq au chant du jour, à la faveur du silence. Elle vomit tout son soûl sur moi et me traita de tous les noms, de ceux déjà entendus, de ceux jamais entendus. Je rougissais comme une pivoine à l'idée que mes petits enfants étaient à l'écoute derrière la porte. Je fus complétement penaud. Je me reprochais de n'avoir pas assez de tact pour leur expliquer où j'en étais avec elle. Comment leur dire que leur mère et le destin avaient passé un pacte diabolique dans le seul dessein de liguer contre moi ? Quelques fois, il me faisait peine de songer à ce qu'elle avait pu souffrir de ma conduite extravagante pendant tout ce temps qu'avait duré notre union. Je faisais vœu de briser quand même le lien de fer qui me rivait à elle. J'oubliais l'instant des paroles entrecoupées que je lui avais épanchées dans l'oreille. Je saisis l'occasion alors qu'elle se jetait dans mes bras avec sa douceur retrouvée pour lui dire à mi-voix mon intention d'abandonner ce monde et de renoncer à tout ce que s'y trouvait. Aussitôt, elle s'ingénia, comme à son habitude, à trouver à mon discours un lien avec mes revers politiques. Elle se mit à tonitruer et s'interrogea désespérément sur mon choix de faire dépendre dès l'abord son sort à ce radotage. "Emporte avec toi ce gros lot gagné à la loterie de la vie ! D'ailleurs, ne dis-tu pas que je suis un pauvre gâteux bon à rien ?" Elle détourna ses yeux qu'emplissaient des larmes d'amertume, déchirée de me voir bien décidé à la quitter. Saurait-elle se détourner de moi comme elle venait de le faire si jamais elle écoutait le propos que je disais en moi-même ? Sûrement non. Je me réfugiais dans la patience et remis à plus tard la promesse de lui révéler mon dessein. Incapable de la convaincre ! Que me restait-il, sinon ce vain espoir que sa mort avant moi m'apporterait délivrance ?
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