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عدد المساهمات : 1557 تاريخ التسجيل : 13/08/2011 العمر : 71
| موضوع: Les funérailles de celui qui fut un roi الثلاثاء أغسطس 14, 2018 4:55 am | |
| Les funérailles de celui qui fut un roi Fathia Hizem (Tunisie)
L’imam dit : « il s’agit d’un homme. » L’œil de la caméra est orienté vers le drap vert, brodé de lettres d’or. Ironique, je dis à mon compagnon : « On le lui enlèvera quand il sera mis sous terre ; on gardera peut être ce drap pour un autre défunt de la même famille.» La caméra continue la fixation de quelques mots du livre saint, quant aux gens ils se bousculent avec une froideur sans précédent, en présence du défunt, oh comme les situations se renversent ! Mon ami me dit sur un ton sérieux : « Je n’aurai pas la paix avant qu’on ne couvre sa dépouille de terre » et ne me laissant point le temps d’exprimer mon étonnement, il me parla du prince d’un pays lointain qui s’était montré devant son peuple à un moment crucial, au moment où on l’accompagnait à sa dernière demeure. Les gens avaient vu en ceci un miracle, alors que ce n’était qu’un subterfuge dont il avait usé pour évaluer la place qu’il occupait dans les esprits des gens et pour dévoiler ses ennemis qui, à l’annonce de son décès, avaient quittés leurs cachettes. Et ce fut un génocide qui n’avait d’égal, que ce que les tatares avaient commis à Bagdad dans l’histoire ancienne et contemporaine. Je ne nie pas que cette histoire avait glacé une larme de joie dans mon œil pour cette séparation. Après ça, le zoom de la caméra se déplaça vers les foules d’accompagnateurs en dehors des enceintes de la ville. Loin en arrière-plan, on voyait de petits corps, c’étaient sans doute des enfants qui tournaient le dos à l’écran : ils jouaient. Et rapidement, la scène montra de vieilles dames qui pleuraient suivant un rythme comme dans les funérailles payées. Le serveur s’arrêta entre l’écran et nous, il n’avait d’intérêt que pour la commande des usagers du café. J’ai essayé de l’éviter pour suivre le spectacle qui n’avait rien de touchant, mais le voilà qui me tenait tête sans le vouloir ; car pour verser le lait il devait se tenir en équilibre, et son corps me cachait l’écran tel un mur. Cet instant était suffisant pour repenser à l’histoire du roi du lointain pays, et une frayeur me prit aux tripes, de voir de nouveau le défunt recouvrer la vie, et que l’archange de la mort aurait raté plus d’une fois sur terre, et également au ciel.
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