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| موضوع: Le vieil homme et le séisme الثلاثاء أغسطس 14, 2018 4:53 am | |
| Le vieil homme et le séisme Fathia Hizem (Tunisie)
Brusquement, alors que les gens ne pensaient point à leur lendemain, vu qu’ils étaient préoccupés par leur vie rendue rude par la sécheresse qui sévissait depuis plusieurs années, le cheikh de la circonscription les informa que son Excellence le ministre de l’équipement allait leur rendre visite. Exaucer la promesse de l’ancien ministre était devenu pur rêve. Le ministre, qui prononça un discours éloquent, en un arabe littéraire qui respectait à la perfection les règles de syntaxe, comme s’il s’adressait aux populations de « Nejd » ou de Tihama, ne fut compris que par quelques jeunes qui avaient fréquenté l’école de la ville, ayant eu la chance d’avoir un oncle maternel ou paternel qui avait quitté le village pour fuir les balles, au lendemain de l’indépendance. Ils avaient appris les deux langues, avant de se trouver obligés d’émigrer en franchissant de façon illégale les frontières voisines, de jour comme de nuit, pour regagner l’autre rive et trouver de quoi survivre. L’idée que le ministre allait lever le blocus qui assiégeait leur village situé sur les voies les plus escarpées des montagnes du Rif, s’était propagée. On allait créer des écoles et des dispensaires. Bien que le cheikh soit originaire d’un village voisin et qu’il ait avec ces populations des relations de consanguinité, il avait toujours été considéré par elles comme un oiseau de mauvais augure, à chaque fois qu’il ramenait une information du Makhzen de Rabat. Un jour, il informa les gens qu’il y aurait un cortège officiel imposant ; mais le lendemain, il y eut un tremblement de terre dévastateur dont les agences de presse avaient fait écho du scandale de surenchère aux dépens des populations sinistrées plus qu’elles n’avaient parlé de ses effets ravageurs sur elles. Le cheikh réitéra son appel concernant l’arrivée du ministre, mais personne ne voulait l’écouter, comme qui criait dans un grand désert, et personne de la tribu ne lui prêta la moindre attention, car leur situation désastreuse sévissait depuis un demi-siècle ou plus.
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