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| موضوع: Les funérailles d’un roi mort dans la dignité الثلاثاء أغسطس 14, 2018 5:02 am | |
| Les funérailles d’un roi mort dans la dignité
Fathia Hizem (Tunisie) Les courtisans ne pouvaient ne pas mettre en place le testament du roi, et ce, en suivant le rituel de la mort, des ablutions jusqu’à l’enterrement. Le Gardien du palais insinua au successeur du roi que la dignité du royaume était en jeu, en lui soufflant l’expression qu’il était à l’épreuve. Le roi avait annoncé dans son dernier discours, peu avant sa disparition, qu’il voulait être enterré au milieu des tombes de tout le monde, dans la banlieue de la ville. Il n’avait pas le ton de toujours, peut-être même que les paroles de ce discours étaient vraiment siennes, contrairement aux discours qu’il avait l’habitude de prononcer avec et sans occasion. Ce discours avait des structures plutôt faibles ; un ton triste recouvrait sa voix qui s’entrecoupait dans une gorge serrée. L’attente était anxieuse. Quelles décisions cruciales allait-il annoncer après tous les malheurs qui ont touché au royaume? Il surprit tout le monde, et comme d’habitude, il évita l’actualité, pour leur parler de sa mort prochaine, et de ce qu’il a décidé de prendre comme mesures pour réparer ses torts, pour ne pas reconnaître ce qu’il devait faire pour se racheter avant qu’il ne soit trop tard. Il ne parla pas à son peuple loyal du droit chemin dans lequel il se trouvait et duquel n'osait dévier que celui qui cherchait la mort ; il ne martela pas leurs oreilles en disant que son pays était un paradis convoité pas les jaloux. Bref, je te dirais fils, que c’était un roi méconnaissable, qui bégayait ses mots, au visage blême, et aux paupières fanées. Depuis le départ du roi de Damas, les compagnons ont commencé à compter les jours restants de notre roi, des rumeurs se sont ébruitées, soufflées par les commères du roi ; mais personne n’avait imaginé une telle hardiesse de sa part, qui fait qu’il se désiste des griffes du pouvoir absolu. L’un de nous avait remarqué : « Peut- être voulait-il partir dans la dignité.» La grande porte fut ouverte pour faire sortir la civière qui fut placée dans la voiture du transport funéraire gratuit. Les courtisans furent surpris de voir la place de la concertation déserte ; bien que l’on eût annoncé que la marche funéraire se ferait à l’heure de la prière du Asr. Le Chef des gardiens tâcha de rattraper la situation, honteux de l’ironie des délégations officielles. On commença à distribuer les rôles pour ce qui convenait à la situation. Les délégations officielles ont devancé la voiture funéraire sur le chemin du cimetière, exactement comme l’avait demandé le roi défunt. Derrière se sont rassemblés les ministres et les princes, donnant du regard aux caméras. Au début et à la fin du cortège, se sont rassemblés les hommes de religion pour chanter les cantiques habituels, avec le rythme de toujours. J’ai assisté, mon fils, à ce spectacle en marmonnant : « Peut-être que malgré tout, il est mort dans la dignité ».
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